Trop belle pour moi
Emmanuelle Devos parlait il y a quelques temps des porteuses de sacs dont nous abreuvent
les féminins mais je constate que c'est une idée répandue de considérer
qu'une actrice se doit de se comporter comme une pipolette en mal de notoriété.
Le cheveux lustré, le look au taquet de la mode, le mec raccord... la fille parfaite.
Une bonne illustration c'est le faux match entre Jennifer Aniston et Angelina Jolie qui anime sporadiquement la presse féminine.
On ne peut manquer de remarquer que
l'une est une actrice dont le talent approche le degré zéro et a tout le temps pour se brusher, se
pomponner, surfer, pilater... et que l'autre est une bonne actrice, ultra-engagée politiquement, mère de ... oups
combien d'enfants déjà ?
Qu'importe que le look d'Angelina Jolie soit inexistant, voire moche ?
Quel est son métier déjà ? Porte-manteau ? Ah non, pardon... actrice.
Est-ce si rageant qu'un homme aussi canon que Brad Pitt se soit épris d'une femme si complexe et pas vraiment "parfaite" ?
J'aimerais comprendre depuis quand une femme talentueuse devrait nous épater avec un look sorti tout droit de chez Rachel Zoe ?
J'aimerais ne pas remarquer que nous préférons nous ébaubir de la girl next door, de sa blondeur travaillée au millimètre, de ses vêtements casual mais luxe, de son regard sympathique mais vide et de sa peau qui brille grâce une détox permanente.
La vacuité absolue de la femme qui ne respire que la consommation est devenue admirable.
A longueur de Elle, de Glamour et autres je ne lis que des phrases comportant les termes : il faut, vous devez, c'est indispensable, attention à ne pas rater ce must-have...
Des photos d'androïdes botoxées dès 20 ans, couvertes de marques de luxe, se baguenaudant dans Los Angeles les clés du hummer dans une main, le gobelet Starbucks dans l'autre s'empilent sur toutes les pages glorifiant une consommmation galopante, surpolluante, égocentrique, même pour moi qui aime la mode d'amour !
La chirurgie, la crème à 200 euros, le it sac qui coûte trois loyers, tout ça devrait être banal, on se remplit de rien, on ne pense plus.
La fille parfaite, celle qui passe son tout son temps libre à faire du shopping et des brushings, à lire des magazine, à se gaver de séries TV ; cette fille-là est devenue une icône.
Et bien moi j'ai le brushing qui dérape, la peau rayonnante grâce à mon régime tiramisu versus champagne, je sors souvent sans maquillage, je ne me sens pas obligée d'acheter des collants de couleurs ni le livre de cuisine de thierry marx pour coller à la tendance et me fondre dans le moule.
Puis je retourne lire Zadie Smith aussi :