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Baisers Volés
6 janvier 2008

Défaut d'origine*

Les soldes arrivent à grands pas et pourtant je n'ai pas prévu de frénésie bancaire.
Car ma plus grande résolution pour 2008 sera de faire marcher ma cervelle sur plus de 2 questions au moment d'acheter de la mode.

Chance ou malencontreux hasard pour la modasse que je suis qui aimerait acheter sans se poser d'autres questions que :
- est-ce que ça me va ?
- est-ce que j'ai les moyens ?

la maison parentale est abonnée à Que Choisir.
Je lis Le Monde.
Or en septembre 2007, QC s'est fendu d'un article passionnant sur les conditions de travail en Asie et les très lourdes nuisances environnementales générées par le textile.
Or il y a peu un article du Monde relatait les conditions de travail déplorables d'un atelier clandestin indien travaillant pour GAP.

Résumé : En Inde, quelque 60 millions d'enfants produiraient 20 % de la richesse nationale
Extrait : L'hebdomadaire britannique « The Observer » a révélé le dur labeur imposé à des mineurs qui confectionnaient des chemisiers pour Gap. Dans ce pays, le travail des enfants est pourtant interdit depuis 1986. Les autorités indiennes, en partenariat avec les organisations non gouvernementales (ONG) locales, multiplient les opérations de « sauvetage » d'enfants dans les ateliers textiles de New Delhi, après que l'hebdomadaire britannique The Observer a révélé qu'une dizaine d'entre eux confectionnaient des chemises pour la ligne Gap Kid du géant américain du prêt-à-porter. Lundi 29 et mardi 30 octobre, une vingtaine de mineurs auraient ainsi été secourus.

Article publié le 01 Novembre 2007/ Par Julien Bouissou
Source : LE MONDE

Comme qui dirait les écailles me sont tombé des yeux !

Il semble d'ailleurs que les entreprises les plus versées dans la communication "éthique" soient les plus douteuses.
Quelle blague de voir ensuite gap "s'impliquer" avec gap(red).
Je trouve tout aussi scandaleuse l'omerta qui frappe la presse féminine sur le sujet.
Après la parution de cet article dans Le Monde et The Observer, nulle mention chez les féminins, par contre des pavés sur la collaboration avec Pierre Hardy, des coups de semonce "précipitez-vous chez GAP shopper ce truc indispensaaaable", ah ça il y en avait...
Parce que GAP préfère rincer à coup d'énormes chèques people et designers.
Tout cela afin d'orchestrer de gigantesques coups marketing, qui reviennent certainement plus cher que de tenir la gageure d'un circuit de travail "propre" (voir le pourcentage marketing contre celui de la main d'oeuvre pour un vêtement + bas).

Au sujet de l'article paru dans Que Choisir : neuf associations de consommateurs européennes dont l'UFC Que Choisir ont voulu en savoir plus sur les conditions sociales et environnementales de production de vêtements commercialisés par 35 enseignes implantées en Europe. Toutes ces marques dont 13 présentes en France ont recours à des fournisseurs de pays émergents.
L'analyse de leurs rapports de développement durable, comme de politiques mises en place pour garantir des conditions de travail décentes est accablante.

Au Pakistan le salaire horaire culmine à 17 centimes d'euros de l'heure et la semaine  de travail à 80 heures.
Le travail des enfants est toujours possible.

En Inde ou le travail des enfants est illégal, des ateliers clandestins existent à foison, témoin l'article du Monde au sujet de GAP.
Dans cette vaste étude seules les enseignes H&M, et dans une moindre mesure C&A et Mango sortent du lot grâce à des politiques volontaristes d'éradication des mauvaises pratiques.
À l'opposé, Benetton, Kiabi, Kookaï et la Halles aux Vêtements ne s'impliquent pas, sous prétexte qu'il est trop laborieux de contrôler ses fournisseurs.
H&M quant à elle diligente près de 1500 audits par an chez ses fournisseurs, rend publique la liste de ses site de production.
Promod, Mango et Zara ont signé avec leur sous-traitants des chartes qui reprennent les préconisations de l'Organisation Internationale du Travail.

Mais en règle générale la pression des enseignes vers leurs usines pour toujours abaisser les coûts de fabrication est continuelle, aussi malgré la volonté de moraliser ces pratiques, le contrat échoue majoritairement au moins cher et donc au moins socialement et écologiquement disant sous-traitant.

Les vêtements sont vendus en moyenne 10 fois le prix qu'ils sont achetés.
La main d'oeuvre représente 1%, la matière première et sa transformation 12%, autant pour les frais de transport et 74% vont dans le marketing.

Tout cela est bien moche et il reste en plus la fabrication même du textile :
Emploi de pesticides, recours aux dissolvants aromatiques, aux métaux lourds, aux produis chimiques chlorés... la liste des substances toxiques s'est allongée ces dernières années.
La culture intensive du coton est un désastre écologique sans précédent comme la disparition de la mer d'Aral en Ouzbekistan.
La pollution des eaux engendrée par la culture du coton touche cinq millions de personnes et provoque des épidémies de tuberculose et des maladies rénales.
Entre 25 et 77 millions de personnes souffriraient d'empoisonnement aigu lié à cette culture.

Autre point noir, pour le coup évident : la facture énergétique.
Quel trajet suit une chemise vendue chez un détaillant américain ou européen et estampillée made in China?
Le coton est produit au Pakistan, filé et tissé en Malaisie, tandis que col et manchettes sont réalisés en partie au Japon.
Le tout reprend le bateau pour la Chine où les pièces sont cousues entre elles et les boutons posés, les finitions achevées.
Le vêtement repart ensuite en bateau pour rejoindre son pays de vente.

La seule chose à comprendre d'après moi c'est que le consommateur sera le levier du changement :
Alors je vais...
Privilégier les enseignes dont je sais qu'elles tentent de moraliser leur circuit de travail et le made in france.
Préférer une belle paire de boots Repetto complètement made in France à 3 paires de cheap made in china.
Ne pas surconsommer  : à quoi bon dix t-shirts, jeans, robes, sous  prétexte que ce n'est pas cher ?
Boycotter complètement les marques douteuses (pré-citées ci-dessus)

Voilà ! vous comprenez pourquoi le fameux gilet kookaï n'a jamais été acheté.
Pourquoi GAP et moi c'est fini.
Sans parler du fait que ces marques vendent finalement une bien piètre qualité de vêtements.
À quand une vraie transparence sur les sites de vente en ligne ?
C'est déjà bien rare de pouvoir entrevoir la composition d'un vêtement alors son lieu de fabrication...

Vivement les soldes n'est-ce pas ?

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Commentaires
C
ca permet de remettre les idees en place ... c'est vrai qu'on a tendance a acheter a zara, h&m, et autres et que c en'est aps la que l'ethique est pratique ... allez, promis, j'essaie d emieux regarder les etiquettes ...
P
Alors je le mettrai en ligne demain en précisant que tu es l'auteur, que je copie-colle avec ton accord, et que ton article m'a touchée. Je préciserai aussi la source, ton blog. Merci ! Et bravo encore pour cet article, que je trouve important.
D
princesse audrey : pas de souci, au contraire, par contre mon blog je ne saurais pas trop quoi en dire, j'aime juste parler de mode et de musique.
P
Bravo pour ce billet ! Une questyion : accepterais-tu que je le mette en ligne en précisant la source, l'auteur, le blog ( et que tu mettes une intro de préssentation de ton blog et de tes motivations ) s'il te plaît ? Ca me touche beaucoup, le sujet que tu soulèves, et comme l'ont dit certaines, il faudrait relayer un maximum cet article...
D
pff c'est pas vrai ? pour agnes b ?????<br /> tiens ça me déprime.
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